NOTRE MISSION
Les « Anciennes troupes militaires de Montréal » (ATMM) est un organisme à but non lucratif qui s’est donné pour mission de développer, de promouvoir et de diffuser la connaissance liée au patrimoine des troupes militaires ayant participé à l’essor de la société et de la culture canadienne et québécoise.
Les objectifs des Anciennes troupes militaires de Montréal
Promouvoir, organiser et encadrer des activités de diffusion de la connaissance portant sur le patrimoine militaire ainsi que de l’héritage des militaires des époques >antérieures sur la société et la culture canadienne et québécoise.
Regrouper et réunir toutes les personnes, hommes ou femmes, de toutes origines confondues, intéressées par le patrimoine militaire et des traces tangibles laissées par celui-ci sur la société et la culture canadienne et québécoise.
Maintenir et entretenir un programme d’interprétation historique et d’activités éducatives portant sur le patrimoine militaire et de son impact pour ainsi raconter l’histoire culturelle riche, plurielle et métissée de la société et de la culture canadienne et
québécoise.
Promouvoir et soutenir l’avancement des connaissances sur le patrimoine culturel militaire et de permettre à des étudiants de vivre une expérience de travail unique en lien avec l’histoire et le patrimoine, afin d’acquérir des compétences professionnelles utiles et d’encourager la persévérance scolaire.
Recevoir des dons, legs et autres contributions de même nature en argent, valeurs mobilières ou immobilières ; administrer ces dons legs et contributions et organiser des activités de financement et campagnes de souscription afin de recueillir des fonds à des fins charitables.
Offrir et fournir des services de toute nature en lien avec la mission de la corporation.
LA COMPAGNIE FRANCHE
DE LA MARINE
Les Compagnies franches de la Marine sont les troupes royales françaises qui assurent la défense des ports, des navires et des territoires colonies entre 1690 et 1762. Arrivées en 1683 au Canada, organisées en compagnies indépendantes relevant du Ministère de la Marine et des Colonies, elles assurent, avec les Premières Nations, la défense de toute la Nouvelle-France et le contingent le plus important relève du Gouvernement de Montréal.
Dès leur arrivée, elles ont été de tous les combats, batailles et escarmouches jusqu’à la fin de la présence française en Amérique. Dès le début du 18e siècle, la majorité des officiers des Compagnies franches est composée de « Canadiens », né en Amérique, parlant souvent plusieurs langues autochtones. On y retrouve entre autres, les Le Moyne, les Marins, les Lacornes, de la Chenaye, de Repentigny, de la Vérendrye, etc. Le corps officier comporte également des Métis, notamment Charles Michel de Langlade.
Les soldats sont recrutés en Europe et encouragés à s’établir dans la colonie à la fin de leur service. Ils logent chez l’habitant contribuant au peuplement et à l’économie de la colonie. Ils assurent les grands travaux en temps de paix comme la construction de l’enceinte fortifiée de Montréal et le Chemin du Roy.
Leur impact sur le peuplement s’établit à plus de 30 % sur les 10 000 immigrants français qui ont fait souche entre 1608 et 1750. On les retrouve par centaine dans les actes de mariage des paroisses de l’île de Montréal, preuve de leur intégration à la vie coloniale. L’impact de leur apport social et culturel à ce qui deviendra le Québec et le Canada d’aujourd’hui est insoupçonné, mais trop méconnu.
LE 78th FRASERS
HIGHLANDERS
Le 78th Regiment of foot, Fraser Highlanders, a été levé en Écosse au cours de la guerre de Sept Ans (1756-1763) pour servir en Amérique du Nord. Deux bataillons sont levés, le 77th Montgomerie’s Highlanders et le 78th, qui est commandé par Simon Fraser, Master of Lovat. Son père est exécuté pour sa participation à la rébellion jacobite de 1745-1746. En 1758, le régiment est composé de 1542 soldats. Arrivé à Halifax au début de la même année, il est présent à la prise de Louisbourg. Il est le régiment le plus nombreux et le plus touché lors de la Bataille des Plaines d’Abraham, participe à la bataille de Sainte-Foy et il est le premier à entrer à Montréal par la porte des Récollets lors de la Capitulation en 1760.
Le Régiment est dissous au Québec en 1763 et à l’instar de plusieurs soldats français, environ 170 hommes (officiers et soldats) choisissent de s’établir dans ce qui devient la province de Québec, notamment dans les régions de Charlevoix et du Bas-du-Fleuve. Les officiers se voient accorder des seigneuries et y établissent leurs soldats démobilisés.
Ces hommes s’unissent en grand nombre avec les filles des colons français, puisque plusieurs d’entre eux parlent français et sont catholiques. Ils sont à l’origine de la présence et de l’influence des Écossais sur la société québécoise et montréalaise. Par exemple, un fils d’officiers, Simon McTavish, fonde la Compagnie du Nord-Ouest, grande rivale de la
Compagnie de la Baie d’Hudson. Leur culture, au travers du kilt, de la cornemuse et de la danse écossaise, offre des traditions bien vivantes encore aujourd’hui, comme en témoignent les jeux annuels écossais de Montréal.
Histoire de l’interprétation de ces unités militaires
&
le projet innovateur de David M. Stewart
David M. Stewart avait déjà entrepris pour les besoins de son Musée d’histoire quelques travaux de recherches sur l’histoire militaire canadienne avec monsieur Marcel Baldet, secrétaire-général de La Sabretache, organisme français regroupant des spécialistes de l’histoire militaire française et des uniformes de toutes les époques. Monsieur Baldet a convaincu son ami canadien que l’on devrait s’attarder aux Compagnies franches de la Marine, présentes partout en Nouvelle-France de 1683 à 1760, plutôt qu’au Régiment de Carignan Salières qui ne restât que quatre années dans
la colonie (1665-1668).
Travaillant de concert avec des experts du Service des Parcs nationaux canadiens, monsieur Stewart a fini par proposer à l’armée canadienne de reconstituer une Compagnie franche de la Marine pour illustrer la présence militaire française au Canada. C’est ainsi qu’une compagnie du Royal 22e Régiment a été habillée, équipée, armée et entrainée pour les besoins du spectacle à Seattle. L’année suivante, David M. Stewart décide de « reconstituer une garnison et une atmosphère de temps ancien … » pour son musée de l’île Sainte-Hélène. En rapatriant tout le matériel ayant servi au Royal 22e Régiment à Seattle, il inaugure le premier programme d’animation historique au Québec.
Dès 1963, des étudiants de la région montréalaise sont alors embauchés, pour manœuvrer dans la cour du musée. La transmission des savoirs et des savoir-faire par les étudiants se poursuit d’année en année depuis cette époque. Plus de 1,200 étudiants ont fait partie de cette mise en valeur patrimoniale.
Expo’67 approchant à grands pas, David M. Stewart complète son projet d’animation militaire historique en 1965 en recréant cette fois une escouade de cornemuses et tambours portant les uniformes du 78th Fraser Highlanders.
Les deux unités reconstituées ont été présentes quotidiennement sur le site de l’Expo’67 pendant
toute la durée de l’événement et de façon continue par la suite à l’île Sainte-Hélène jusqu’en 2013. Repris par la Société Historique du Lac Saint-Louis et aujourd’hui par les Anciennes Troupes Militaires de Montréal, la Compagnie franche de la Marine et le 78th Fraser
Highlanders animent le Musée du Château Ramezay et le Vieux-Montréal depuis 2014.
L’objectif principal des Anciennes Troupes Militaires de Montréal est de pérenniser l’œuvre de David M. Stewart qui permet à des jeunes étudiants de vivre une expérience de travail unique en lien avec l’histoire et le patrimoine. Puisque ces deux unités ne représentent que deux des peuples de l’ensemble géographique qu’est le Canada, Les Anciennes troupes militaires de Montréal souhaite représenter toutes les cultures importées par les militaires, ainsi que celle des Premières Nations, en accordant une place primordiale aux premiers habitants de l’Amérique du Nord
participant au premier plan à la défense du territoire. L’organisme Les Anciennes troupes militaires de Montréal vise à transmettre l’histoire culturelle riche, plurielle et métissée de sa communauté par le biais de l’histoire militaire.
Depuis 1963, plus de 1,200 étudiants ont fait partie de cette mise en valeur patrimoniale.